La petite edelweiss

        Mélodie d’un coeur d’enfants

 

donner le la, même s’il traîne un peu sur le sol ! La justesse du ton, quand on ne sait pas lire, importe moins que le goût du chant. Car donner de la voix,
c’est aussi donner de soi, tirer de sa poitrine l’orage et l’arc-en-ciel, les pluies douces et les soleils brûlants.
 
rpéter encore et toujours et tenter de maîtriser, de canaliser et surtout de sublimer cette source d’inspiration : dépasser le corps et aller à l’âme.
Les fausses notes subsistent : elles sont là pour forcer les regards et les cœurs.
 
mimer pour faire apparaître, comme dans les dessins magiques, ce qui est caché, pour colorier les petits chagrins et créer des images aux reflets tour à tour mordorés ou blafards… Offrir les chansons comme des miroirs angulaires de nos états d’âme.
 
façonner, pétrir et se réjouir de voir prendre forme la partition, avec ses soupirs, ses événements majeurs, ses bobos mineurs, ses notes qui
crochent parfois, ses mesures à prendre, ses pauses bienvenues et toute sa gamme de richesse…
 
solfier, un peu pas trop. Clef de fa, clef de sol ne sont pas indispensables lorsque l’air et les paroles passent par les portes ouvertes de l’amitié :
dièses et bémols dansent alors la farandole en allegro.
 
lacher du lest, emplir les poumons d’une portée de rires bienvenus : le fa qui n’est pas « si fa si la » chanter, le regard qui s’évade hors portée,
le la – si bas – et le si – là-bas -, le sol qui dérape et les glissades sur le dos…
 
silence…. Derrière les noires et les blanches, on peut entendre la rumeur du vent. Elle fait frémir la corde secrète qui vibre en chacun… Et là,
au creux d’un soupir, comme le diamant d’une secrète couronne, brille la joie toute simple de chanter.
 
ed
 
 Rachel Gabbud                               

 Directrice du chœur d’enfants

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